Anne-Sophie, professeur d’histoire-géographie dans un lycée et docteure en Histoire
Décrivez votre parcours universitaire
Après un baccalauréat littéraire obtenu en 1998, j'ai fait un DEUG puis une Licence d'Histoire (3 ans), après quoi j'ai fait une année de Maîtrise (actuel Master 1) d'Histoire ancienne (2002).
Par la suite, j'ai passé les concours de l'enseignement : CAPES d'histoire-géographie (obtenu en 2004) puis Agrégation d'Histoire (obtenue en 2005).
Après avoir validé mon agrégation et enseigné une année en collège, j'ai pris une année de disponibilité pour faire un Master 2, dans le but, par la suite, de poursuivre en doctorat.
Au terme de cette année, j'ai candidaté et obtenu une allocation de recherche de la Région Pays-de-la-Loire pour prolonger mes travaux, entamés en Master 2, sur les relations entre architecture, urbanisme et pouvoir politique dans la région pamphylo-pisidienne (Anatolie) aux époques grecque et romaine en doctorat. J'ai ainsi fait mes trois premières années de doctorat d'Histoire ancienne en tant que moniteur-allocataire à Nantes Université.
J'ai ensuite été engagée une année en tant qu'ATER (Attachée Temporaire d'Enseignement et de Recherche), toujours à Nantes Université, après quoi j'ai repris mon activité dans le Secondaire et achevé la rédaction de mon mémoire de doctorat, pour finalement soutenir ma thèse en 2014.
Par la suite, j'ai passé les concours de l'enseignement : CAPES d'histoire-géographie (obtenu en 2004) puis Agrégation d'Histoire (obtenue en 2005).
Après avoir validé mon agrégation et enseigné une année en collège, j'ai pris une année de disponibilité pour faire un Master 2, dans le but, par la suite, de poursuivre en doctorat.
Au terme de cette année, j'ai candidaté et obtenu une allocation de recherche de la Région Pays-de-la-Loire pour prolonger mes travaux, entamés en Master 2, sur les relations entre architecture, urbanisme et pouvoir politique dans la région pamphylo-pisidienne (Anatolie) aux époques grecque et romaine en doctorat. J'ai ainsi fait mes trois premières années de doctorat d'Histoire ancienne en tant que moniteur-allocataire à Nantes Université.
J'ai ensuite été engagée une année en tant qu'ATER (Attachée Temporaire d'Enseignement et de Recherche), toujours à Nantes Université, après quoi j'ai repris mon activité dans le Secondaire et achevé la rédaction de mon mémoire de doctorat, pour finalement soutenir ma thèse en 2014.
Présentez votre parcours professionnel
Dès mon entrée à l'Université, j'avais en tête de faire un doctorat, mon ambition étant de pouvoir un jour enseigner à l'Université ou à tout le moins dans le Supérieur. C'est sur les conseils et les encouragements de ma directrice de mémoire de Maîtrise, Madame Pimouguet-Pédarros, et d'autres enseignants de l'Université, que j'ai choisi de passer les concours de l'enseignement avant de poursuivre plus avant mes travaux de recherche en Histoire ancienne. Les postes étant en effet de plus en plus rares dans le Supérieur, et l'Agrégation restant un concours particulièrement valorisé, tous m'ont conseillé de « m'assurer » un travail avant de poursuivre vers un DEA (équivalent du Master 2, à l'époque) puis une éventuelle thèse.
J'ai donc passé les concours et après l'obtention puis la validation de l'Agrégation, j'ai enseigné une année dans un collège en Guadeloupe avant de reprendre mes recherches, à travers un Master 2 (je me suis mise alors en disponibilité de l'Éducation nationale) puis une thèse. Ayant obtenu un poste de monitrice-allocataire à Nantes Université, j'ai alors fait évoluer mon statut auprès de l'Éducation nationale et suis passée du statut de « en disponibilité pour études » à celui de « détachée dans l'enseignement supérieur ». J'ai ensuite conservé ce nouveau statut une année supplémentaire puisqu'au terme de mes 3 ans de monitorat, j'ai obtenu un poste d'ATER, après quoi j'ai réintégré l'Éducation nationale.
Aujourd'hui, dans l'attente de ma qualification au CNU (Commission Nationale Universitaire) et l'ambition de peut-être décrocher un jour un poste de maître de conférences dans une Université, j'enseigne l'histoire-géographie-EMC dans un lycée, au Mans, et j'en suis ravie. La préparation des cours, le travail en équipe, les projets pédagogiques, les possibilités de certifications complémentaires, les autres perspectives qui s'ouvrent à moi aussi (perspectives éditoriales ; perspectives d'enseignement en classes préparatoires aux grandes écoles ou d'enseignement à l'Université une fois la qualification au CNU obtenue ; poursuite des recherches via la publication d'articles, la participation à des séminaires, des colloques, etc.), tout cela contribue à me rendre heureuse dans ma vie professionnelle et pleine de projets pour les années à venir. Enfin, les récents événements survenus en France (attentats de janvier et de novembre 2015) n'ont fait que renforcer ma conviction en l'importance et le rôle hautement important de mon travail, non seulement d'enseignante, mais bien d'enseignante d'histoire-géographie-EMC. Je ne me suis sans doute en effet jamais sentie plus « utile » qu'en cette période, où les élèves/adolescents/jeunes adultes auxquels j'ai affaire manifestent tout à la fois un fort besoin de repères et d'explications, de décodage du monde dans lequel nous vivons.
Dans ce cadre général, les difficultés principales tiennent à mon sens essentiellement aux petits et gros problèmes quotidiens (« gestion » d'élèves « difficiles », classes surchargées, importantes différences de niveaux dans les classes, éventuels aléas administratifs, pour ne prendre que ces exemples). Quand ils s'accumulent, ces problèmes peuvent assurément prendre le dessus sur le plaisir d'enseigner. D'autres difficultés tiennent, également, au manque de considération et de reconnaissance pour le métier en général. Enfin bien-sûr, quand on ambitionne une carrière dans le Supérieur, l'un des problèmes majeurs à l'heure actuelle réside dans le nombre - particulièrement restreint - de postes disponibles... Cela vaut évidemment pour l'Université, mais également pour les postes en CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles), très recherchés et où la concurrence est donc vive.
J'ai donc passé les concours et après l'obtention puis la validation de l'Agrégation, j'ai enseigné une année dans un collège en Guadeloupe avant de reprendre mes recherches, à travers un Master 2 (je me suis mise alors en disponibilité de l'Éducation nationale) puis une thèse. Ayant obtenu un poste de monitrice-allocataire à Nantes Université, j'ai alors fait évoluer mon statut auprès de l'Éducation nationale et suis passée du statut de « en disponibilité pour études » à celui de « détachée dans l'enseignement supérieur ». J'ai ensuite conservé ce nouveau statut une année supplémentaire puisqu'au terme de mes 3 ans de monitorat, j'ai obtenu un poste d'ATER, après quoi j'ai réintégré l'Éducation nationale.
Aujourd'hui, dans l'attente de ma qualification au CNU (Commission Nationale Universitaire) et l'ambition de peut-être décrocher un jour un poste de maître de conférences dans une Université, j'enseigne l'histoire-géographie-EMC dans un lycée, au Mans, et j'en suis ravie. La préparation des cours, le travail en équipe, les projets pédagogiques, les possibilités de certifications complémentaires, les autres perspectives qui s'ouvrent à moi aussi (perspectives éditoriales ; perspectives d'enseignement en classes préparatoires aux grandes écoles ou d'enseignement à l'Université une fois la qualification au CNU obtenue ; poursuite des recherches via la publication d'articles, la participation à des séminaires, des colloques, etc.), tout cela contribue à me rendre heureuse dans ma vie professionnelle et pleine de projets pour les années à venir. Enfin, les récents événements survenus en France (attentats de janvier et de novembre 2015) n'ont fait que renforcer ma conviction en l'importance et le rôle hautement important de mon travail, non seulement d'enseignante, mais bien d'enseignante d'histoire-géographie-EMC. Je ne me suis sans doute en effet jamais sentie plus « utile » qu'en cette période, où les élèves/adolescents/jeunes adultes auxquels j'ai affaire manifestent tout à la fois un fort besoin de repères et d'explications, de décodage du monde dans lequel nous vivons.
Dans ce cadre général, les difficultés principales tiennent à mon sens essentiellement aux petits et gros problèmes quotidiens (« gestion » d'élèves « difficiles », classes surchargées, importantes différences de niveaux dans les classes, éventuels aléas administratifs, pour ne prendre que ces exemples). Quand ils s'accumulent, ces problèmes peuvent assurément prendre le dessus sur le plaisir d'enseigner. D'autres difficultés tiennent, également, au manque de considération et de reconnaissance pour le métier en général. Enfin bien-sûr, quand on ambitionne une carrière dans le Supérieur, l'un des problèmes majeurs à l'heure actuelle réside dans le nombre - particulièrement restreint - de postes disponibles... Cela vaut évidemment pour l'Université, mais également pour les postes en CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles), très recherchés et où la concurrence est donc vive.
Quelles compétences, acquises lors de votre cursus en histoire, êtes-vous amené(e) à utiliser dans votre profession ?
Je dirais toutes : d'abord le contenu, bien-sûr, puisqu'aujourd'hui, mon travail consiste à utiliser et à ré-exploiter au quotidien les connaissances que j'ai acquises au cours de mes études. L'esprit critique évidemment, la méthodologie également, bien-sûr. La capacité à argumenter enfin. Tout cela m'est utile au quotidien à la fois parce que mon travail consiste précisément à former les élèves à ce type d'exercice mental, mais aussi parce qu'il n'est pas rare de devoir argumenter face aux élèves dans certaines situations !
L'expérience de la Maîtrise (actuel Master 1), celle du Master 2 puis celle de la thèse de doctorat, quant à elles, m'ont permis d'acquérir à la fois un certain niveau de langage, certaines compétences dans le domaine informatique, une grande autonomie dans le travail, ainsi que de la rigueur et de la précision. Autant d'acquis que j'ai tendance à exiger moi-même de mes élèves... Elles m'ont aussi conduite à me déplacer et à me débrouiller seule à l'étranger, ainsi qu'à lire, écrire et m'exprimer en langues étrangères (certaines connues depuis le collèges, d'autres pas), ce qui peut m'être utile dans la préparation des cours mais qui m'est aussi utile, je crois, lorsque je suis en cours, dans la mesure où cela a contribué à me convaincre que j'étais capable de dépasser ce que j'aurais considéré par le passé comme des limites insurmontables pour moi. Et pourtant je l'ai fait, pour achever mon cursus et atteindre les buts que je m'étais fixés. Or ces expériences ont participé à faire de moi ce que je suis aujourd'hui, et, précisément, j'utilise tous les jours ce que je suis aujourd'hui dans ma profession.
L'expérience de la Maîtrise (actuel Master 1), celle du Master 2 puis celle de la thèse de doctorat, quant à elles, m'ont permis d'acquérir à la fois un certain niveau de langage, certaines compétences dans le domaine informatique, une grande autonomie dans le travail, ainsi que de la rigueur et de la précision. Autant d'acquis que j'ai tendance à exiger moi-même de mes élèves... Elles m'ont aussi conduite à me déplacer et à me débrouiller seule à l'étranger, ainsi qu'à lire, écrire et m'exprimer en langues étrangères (certaines connues depuis le collèges, d'autres pas), ce qui peut m'être utile dans la préparation des cours mais qui m'est aussi utile, je crois, lorsque je suis en cours, dans la mesure où cela a contribué à me convaincre que j'étais capable de dépasser ce que j'aurais considéré par le passé comme des limites insurmontables pour moi. Et pourtant je l'ai fait, pour achever mon cursus et atteindre les buts que je m'étais fixés. Or ces expériences ont participé à faire de moi ce que je suis aujourd'hui, et, précisément, j'utilise tous les jours ce que je suis aujourd'hui dans ma profession.
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Mis à jour le 13 février 2023.